Aujourd’hui des couples demandent à se marier à l’église alors que l’un des futurs époux est non-baptisé. Cela est possible sous certaines conditions. La part des mariages avec disparité de culte n’a cessé de croître*.
Il est nécessaire, avant tout, qu’un des deux futurs époux soit baptisé. Celui qui n’a pas reçu ce sacrement peut être, quant à lui, athée, agnostique ou fidèle d’une autre religion.
Pour valider l’union, le couple doit ensuite obtenir de l’évêque, via sa paroisse, une
« dispense de disparité de culte ».
Pour sa part, le conjoint athée ou agnostique doit être informé des promesses réalisées par la partie catholique mais aussi être en accord avec les quatre piliers du mariage chrétien : la liberté du consentement, l’indissolubilité du mariage, la fidélité et la fécondité.
* En 2011, il y avait 233 mariages dispars pour 662 préparés dans le diocèse de Créteil (soit 35%). En 2015, il a 205 dispars pour 493 (soit 42%). Chiffres obtenus par croisement des statistiques de la chancellerie et du bureau interdiocésain des mariages.
Les adaptations proposées dans la « Célébration du mariage entre une partie catholique et une partie catéchumène ou non chrétienne » montrent le profond respect de l’Église pour les situations particulières et les personnes qui ne sont pas (encore) baptisées.
Ils sont simplifiés : dans le ch. III du Rituel, rien n’est dit sur la procession d’entrée et la salutation commence directement en s’adressant aux futurs époux (sans formule comme « la grâce de Jésus Christ ... » qui appelle une réponse de l’assemblée). La prière d’ouverture peut être omise pour commencer directement la célébration par la liturgie de la Parole (21).
Elle peut se limiter « selon ce qui apparaît opportun », à une lecture, tirée de l’Évangile (Rituel n°201).
Elle n’intègre pas la profession de foi proposée de manière facultative pour un mariage entre deux baptisés.
Dans la formule échangée par les futurs époux avant l’engagement, la tonalité ecclésiale est moins présente. Après les deux premières questions, le Rituel interroge sur la « responsabilité d’époux et de parents » (n°204), et non sur l’engagement « à éduquer [les enfants] selon l’Évangile du Christ et dans la foi de l’Église » ; rien n’est dit de la « mission de chrétiens dans le monde et dans l’Église » (n°158) (22).
Les formules d’échange des consentements, réception et bénédiction des alliances sont en revanche identiques.
La bénédiction nuptiale (la 3ème proposée avec quelques aménagements) valorise l’engagement humain des époux : ils doivent mener « leur vie avec droiture et se montre(r) des parents exemplaires » (n°222) à la place de l’invitation à avoir « des enfants [qui] viennent embellir leur foyer et que l’Église en soit enrichie ». L’invitation à « participe[r] à la prière de [l’] Église et témoigne[r] dans le monde » (n°286) est supprimée (22).
Puis la célébration se poursuit avec chant de louange, prière des époux, prière universelle et Notre Père.
Elle comprend la bénédiction finale, réduite à une formule de bénédiction de l’assemblée (sans attention particulière aux jeunes mariés) avant signature des registres et éventuellement la remise d’un souvenir.
La théologie hésite sur la réponse à donner à la question. On peut proposer à la réflexion les repères suivants :
Comment accueillir des personnes qui ne croient pas au Christ mais en recherche ?
Quelle place leur donnez-vous ? Existe-t-il une proposition particulière d’annonce pour les accompagner ?
Comment acceptez-vous de vous laisser surprendre par des questions inattendues ? Avez-vous des lieux pour relire votre expérience et les difficultés qui peuvent surgir ?
Connaissez-vous des personnes-ressources qui pourront accompagner des mariages avec disparité de culte ? (25)
Qu’est-ce que je connais de la foi de l’autre ? Stimule-t-elle mon désir de mieux connaître la mienne ?
Comment transmettre vivre et témoigner de ma foi, en respectant mon conjoint ?
Comment transmettre la foi à nos enfants (cas de personnes d’autres religions) ?
Sommes-nous conscients que les différences religieuses ont des effets sur des questions très concrètes : le choix du prénom des enfants, les pratiques alimentaires,… En avons-nous discuté ?
Connaissons-nous des couples dans la même situation que nous ? Avons-nous échangé avec eux ?
Notre mariage nous apparaît-il comme un risque ou comme une chance ?
Comment allons-nous vivre notre foi, quels rites pour accompagner notre vie de couple et de famille ?
Les déclencheurs d’une demande sacramentelle (baptême, confirmation…) sont multiples et la préparation au mariage peut être l’occasion pour celui qui n’est pas encore chrétien de découvrir la foi, voire de demander le baptême. Pour les catéchumènes, le Rituel prévoit une prière à l’occasion de leur mariage civil (26) pour « souligner que leur union est un vrai mariage qui deviendra sacramentel avec la réception du baptême » (n°341).
Pour cette démarche et durant l’accompagnement, la personne aura sans doute à rencontrer d’autres visages d’Église. Lors du processus d’initiation chrétienne, il s’agit alors de construire un lien pour que les deux époux puissent vivre en chrétiens. On pourra notamment veiller à ce que le couple récemment marié réalise les liens structurels qui existent entre baptême, mariage et eucharistie.
Parmi ceux qui cheminent vers le baptême, certains ne sont pas mariés.
Si c’est leur souhait, ils peuvent préparer leur mariage avant la célébration du baptême.
On veillera à ce que les propositions faites répondent à une réelle attente, et correspondent aux disponibilités concrètes des personnes.